Les Jeux vidéos sont-ils l'outil du mal?

 

Les émeutes de Nanterre ont éclaté après la mort de Nahel, 17 ans, tué par la police lors d'un contrôle routier le 26 juin 2023. Pendant trois nuits consécutives, des affrontements ont opposé les forces de l'ordre et des jeunes dans plusieurs quartiers de la ville et des communes voisines.

Lors d'une réunion de la cellule interministérielle de crise, le 30 juin 2023, le président Macron a évoqué les jeux vidéos comme l'une des causes possibles de ces violences. Il a déclaré : "Ils vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués. Ils n'ont plus aucune limite, ils n'ont plus aucun respect pour les institutions, pour les lois, pour les autres. Ils sont dans une logique de destruction totale.

Ces propos ont suscité une vive réaction de la part des joueurs et des professionnels du secteur, qui ont dénoncé un amalgame infondé et stigmatisant. Ils ont rappelé que les jeux vidéos sont une forme de divertissement et de culture, qui n'incitent pas à la violence et qui peuvent même avoir des effets positifs sur le développement cognitif, social et émotionnel.

L'ambiguïté des propos du président Macron réside dans le fait qu'il semble faire un lien direct et causal entre les jeux vidéos et les émeutes, sans apporter de preuve ni de nuance. Il ignore ainsi les autres facteurs qui peuvent expliquer ces phénomènes, comme la pauvreté, le chômage, la discrimination, le sentiment d'injustice ou le manque de dialogue. Il donne aussi l'impression de mépriser et de diaboliser une partie de la jeunesse française, qui représente un électorat important pour l'élection présidentielle de 2022.

En résumé, le président Macron a tenu des propos ambigus sur les jeux vidéos et les émeutes, qui ont pourront être perçus comme une provocation pour la grande communauté des gamers et une erreur politique par ses détracteurs, tout ceci créant en partie une sorte de méfiance à son égard.